Comme deux complices dans un road-movie, Sandrine Bonnaire et Erik Truffaz font librement résonner un récit, dans le plaisir et la curiosité. Leur enjeu est de proposer une lecture musicale faisant vibrer le texte sans l’étouffer. Ni roman, ni récit linéaire, La clameur des lucioles, de Joël Bastard, raconte les déambulations d’un homme à Montréal. Le texte, fragmenté en courtes scènes, permet d’imaginer des contrepoints sonores. À la musicalité des mots peut répondre celle d’une respiration, d’une mélodie, d’un souffle. Il s’agit d’invoquer un univers urbain et poétique qui n’entrave pas la liberté des mots. Préférer la digression plutôt que l’illustration. Explorer une note, la prolonger, improviser un air ou un silence, en réponse aux questionnements de l’auteur. Ne pas laisser tomber les phrases, mais les suspendre, les traverser, comme on flânerait dans les rues. Le dispositif scénique est sobre, l’espace découpé reste simple, et suggère l’imaginaire sans le figer. Il est certain, ces deux personnalités vous emporteront dans leur univers scintillant.
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