Julie danse, à s’étourdir. C’est la nuit de la Saint-Jean, celle de tous les possibles, de tous les rêves. Danser, boire, charmer, danser encore, charmer toujours. Mais Julie ne devrait pas. Elle est «Mademoiselle» Julie, la fille de la maison, se comporter ainsi, se mêler aux domestiques, non, elle ne devrait pas. Mais cette nuit là, Julie va aller jusqu’au bout, jusque dans les bras du valet de son père, et se laisser aller à une chute vertigineuse. Pour porter le texte de Strindberg, il faut des interprètes à l’engagement sans faille et le trio réuni ici fonctionne à merveille. Sarah Biasini éblouit par son interprétation juste éclatante. Il y a de l’intensité, du trouble, des flammes et toute la complexité des personnages, les méandres de leur cheminement sont parfaitement rendus, le tout porté par une belle scénographie. On (re)découvre toutes les fêlures de Julie, le poids des conventions bien sûr mais aussi de son enfance, de son éducation, de cette histoire familiale bien lourde à porter. Cette version est une très belle façon de découvrir la pièce, ou de porter peut-être un autre regard sur les personnages qui restent encore aujourd’hui modernes et subversifs.
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