L’idée de ce spectacle est salutaire : donner une nouvelle vie au livre choc de Vanessa Springora, Le Consentement , riposte artistique à l’entreprise de séduction et à l’emprise perverse infligées, à son adolescence, par l’écrivain prédateur Gabriel Matzneff. Les mots fulgurants de l’écrivaine-éditrice ne peuvent que redoubler d’intensité sur une scène de théâtre, surtout quand ils sont investis par une comédienne de la trempe de Ludivine Sagnier. Ce spectacle parvient à émouvoir grâce à l’adaptation limpide du livre. Quête vaine de l’image paternelle, mirages de la célébrité, complicité des proches et de toute une époque, vampirisme glaçant de l’écrivain qui transforme sa proie en icône romanesque et en fait la prisonnière de ses fantasmes littéraires… tout y est, en condensé. Et puis il est impossible de rester insensible à la prestation à la fois sobre et touchante de Ludivine Sagnier, qui gravit avec fluidité et grâce les âges de son personnage, de la petite fille de six ans, jusqu’à la femme mûre résiliente. En apothéose, Ludivine/Vanessa, toute en émotion contenue, lâche les derniers mots victorieux de
sa reconstruction.
À partir de 15 ans.
Rencontre avec Vanessa Springora, écrivaine-éditrice, animée par Esther Coquoz, journaliste et productrice responsable Forum à la RTS, à l’issue de la représentation.
Ce spectacle est présenté par l’association Du Droit À l’Art dont le siège est à Lausanne. Son but est d’organiser des événements artistiques permettant au public de s’intéresser à des questions juridiques de manière originale et, par-là, aux débats de société dont elles sont le reflet. Cette médiation aura lieu par le bord de scène qui suivra la pièce Le Consentement.
Cette production se fait en collaboration avec le Laboratoire Droit & Littérature de l’Université de Lausanne (https://wp.unil.ch/droitetlitterature/). Il s’agit d’une plateforme collaborative structurant un réseau composé de chercheurs et de membres de la société civile. Le laboratoire s’inscrit dans un projet de recherche interdisciplinaire et international intitulé « La puissance instituante de la littérature envers le droit – Les livres font-ils la loi ? ».
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