C’était il y a 100 ans. La Première Guerre mondiale s’achève. L’Empire Ottoman tombe en pièces. L’Asie Mineure est déchirée. Turcs et Grecs sont en guerre de 1919 à 1922. Un million et demi de Grecs, dont des communautés qui vivent depuis toujours à Istanbul ou Izmir, en sont chassés. De milieux divers, tous se retrouvent dans la misère au Pirée, le port d’Athènes. Ils y survivent aux côtés de paysans grecs des campagnes ou des îles venus chercher en vain des conditions de vie meilleure près de la capitale.
C’est dans ce terreau de misère que se développe le Rebetiko : une musique de tavernes et de bordels qui fait fusionner des éléments ottomans, d’Asie mineure, balkaniques, séfarades ou des Cyclades. Le chanteur de Rebetiko devient un genre de clochard céleste, bon et malicieux. Il chante des chansons d’amour, de prison, d’alcool ou encore de jeu. Bientôt, certains de ces artistes prennent de nouveaux navires. C’est à New York qu’ils enregistreront leurs chansons dès les années 1920.
Pourquoi ce Cabaret Rebetiko aujourd’hui ? Réponse de Francesco Biamonte, l’un des initiateurs de cette création : » Parce que cette histoire nous renvoie à la tragédie, toujours en cours, des migrations méditerranéennes; parce que c’est à Lausanne en 1923 que furent signés les accords qui entérinèrent définitivement l’exildecesmigrants; parcequeleRebetikoestunemusiquedetransgression et de subversion, avec ses chansons de drogues interdites par la dictature du général grec Metaxas, et son caractère insupportable aux Nazis qui l’interdisent entièrement dès leur occupation de la Grèce en 1941. Et parce que l’histoire de Rebetiko est un emblème de la survie avec la musique. «
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